La grippe aviaire chamboule tous les maillons de la filière poule de réforme. Que ce soit chez les éleveurs, les transporteurs, les abatteurs, les usines de transformation et utilisateurs, la prudence est de mise. Les opérateurs n'ont pas voulu prendre de risque, même si la marchandise était saine. Les règles contraignantes des services vétérinaires ont limité l’approvisionnement dans certaines entreprises.
info DU 16/03/2022
« La filière volaille subit la plus grave crise sanitaire de son histoire. Cette crise violente intervient dans un contexte économique déjà très perturbé par la flambée du cours des matières premières depuis plus d’un an, encore aggravée ces dernières semaines par les conséquences de la guerre en Ukraine.
Les prix de l’alimentation des volailles pourraient progresser de près de 45 % d’ici le mois de juin, sous l'effet de la guerre en Ukraine, s’inquiète le CFA dans un communiqué. Or ils avaient déjà progressé de 40 % sur les dix sept derniers mois. L’aliment compte pour 65 % du coût de production d’une volaille. Les autres charges progressent aussi, comme l’énergie (5 % du coût de production). Les poulaillers français sont presque tous chauffés au propane. Engrais, carburants et coûts d’entretien des bâtiments ne sont pas en reste.
LE SAVIEZ-VOUS
POURQUOI UNE CANADIENNE D'OEUF?
La Canadienne d'oeufs est le nom d'usage d'une caisse d'oeuf contenant 360 oeufs.Au Canada, la production d’oeufs était alors une activité d’appoint jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale. En réponse à la campagne « Eggs for Britains » (oeufs pour la Bretagne), de nombreuses fermes familiales se sont livrées à la production d’oeufs destinés aux soldats canadiens. Il semblerait que les caisses transportant les vivres pour les soldats avaient un format comparable. Bien que maintenant fabriquées en carton (et non en bois comme a cette époque) ce nom aurait été employé en hommage aux soldats Canadien.
De la cage vers le sol et le plein air en RHD
Le marché français de l’œuf est en pleine mutation. Sous l’impulsion de la demande des consommateurs, l’aval de la filière a pris des engagements pour arrêter d’ici à 2025 la commercialisation des œufs de poules élevées en cage, au profit des modes de production alternatifs ; au sol (code 2), plein air (code 1) ou bio (code 0). Si la grande distribution a fait des déclarations largement médiatisées, la restauration hors domicile (RHD) s’est aussi engagée, y compris la restauration collective, à l’instar d’Elior, Sodexo ou Compass, cite-t-on à l’Institut technique de l’aviculture (Itavi). Une prise de position avant tout impulsée par une stratégie en lien avec la démarche RSE ou l’image de l’entreprise. Et dans une moindre mesure par des demandes clients, estime l’Itavi à la suite d’une série d’entretiens réalisés ces derniers mois avec des intervenants de la grande distribution, de la RHD et des industries agroalimentaires en vue de mieux appréhender la segmentation du marché de l’œuf à l’horizon 2025. Certaines structures ont pris « l’engagement car il le fallait, mais sans qu’il n’y ait de réflexion sur le mode de production » qui sera privilégié, précise François Cadudal, directeur du pôle économie de l’Itavi.